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l’autre parfum, celui de maman, était plus grave et plus sucré.

— Lève-toi vite, maman ! Si tu savais !… Les pommiers du grand herbage se sont mis en fleurs cette nuit !

— Tu ne veux pas que je lise les journaux, Toutoune ?

— Oh ! maman ! disait la petite d’un air triste, c’est toujours la même chose : situation inchangée

Et cette réflexion d’enfant, c’était toute la guerre, à cette époque.

Belles courses ailées, les mains aux guidons, les joues flattées par l’air chargé de fleurs ; pluies de fleurs et de gouttes claires quand on passait sous les branches basses, stations en pleine herbe crue, parmi l’égosillement des petites gorges d’avril, têtes levées vers le premier azur traversé de nuées rondes et blanches, cueillette passionnée des secondes violettes, des primevères et des coucous ; retour en retard au manoir, avec des appétits aiguisés par la course ; devoirs