Page:Delarue-Mardrus - Toutoune et son amour.pdf/255

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méprisais pas comme je te méprise, la vie que tu m’offres ne serait plus possible. Je ne t’aime plus, comprends-tu ? C’est fini. Alors, qu’est-ce que tu veux que ça me fasse, ton Alger, tes autos, tes parties de plaisir ?… Ici, je suis chez moi, chez nous, avec ma fille. Malgré la guerre, nous sommes heureuses. Nous sommes bien… Alors laisse-moi tranquille, maintenant ! Va-t-en où tu voudras… Fais ce que tu voudras… Nous, nous restons toutes les deux au manoir… N’est-ce pas, Toutoune ?

Elle serra contre elle la fillette, qui la regardait tendrement. M. Villeroy, pendant une minute, les considéra sans parler. Elles étaient deux contre lui, maintenant, deux amies, deux douceurs alliées, deux poésies, deux femmes. Il était seul devant elles, avec son désordre, ses brutalités, ses égoïsmes, ses indélicatesses, ses vanités, son vacarme.

Âprement il murmura :

— C’est dit ?… Tu ne veux pas revenir ?…

Elle secoua la tête. Comme elle était