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que sa mère est partie, et ne reviendra pas avant de longs mois. La petite pâlotte baisse la tête. Ses deux grosses nattes, pareilles à de l’herbe séchée et tordue, pendent le long de sa figure mal équarrie où les yeux, avec leur regard malheureux, mettent un charme singulier.

Et, tout à coup, un petit plaisir traverse la grande souffrance sans paroles. Toutoune a fait un bond pour sauter du lit. Longue chemise de nuit blanche, elle traverse la chambre, pieds nus sur le glacial carreau rouge de l’ancien temps, et s’en va tirer de toutes ses forces le tiroir difficile de la commode Louis XVI.

Là dedans est caché le mouchoir sur lequel maman a versé la dernière goutte de parfum. Toutoune l’a caché sous des amas de choses, pour n’être pas tentée de le respirer trop souvent. Elle croit que respirer un parfum l’use. En laissant enfermé le mouchoir, l’odeur se conservera très longtemps, peut-être jusqu’au retour de l’absente.