Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/143

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effet, vouloir que l’État se sépare de l’Église, ce serait vouloir, par une conséquence logique, que l’Église fût réduite à la liberté de vivre selon le droit commun. Cette séparation, il est vrai, se produit dans certains pays. C’est une manière d’être qui, si elle a ses nombreux et graves inconvénients, offre aussi quelques avantages, surtout quand le législateur, par une heureuse inconséquence, ne laisse pas que de s’inspirer des principes chrétiens ; et ces avantages, bien qu’ils ne puissent justifier le faux principe de la séparation, ni autoriser à le défendre, rendent cependant digne de tolérance un état de choses qui, pratiquement, n’est pas le pire de tous.

» Mais en France, nation catholique par ses traditions et par la foi présente de la grande majorité de ses fils, l’Église ne doit pas être mise dans la situation précaire qu’elle subit chez d’autres peuples. Les catholiques peuvent d’autant moins préconiser la séparation, qu’ils connaissent mieux les intentions des ennemis qui la désirent. (Encyclique du 16 février 1892)[1].

La liberté de pensée, la liberté de la presse,

  1. Voir aux Documents, N. XVIII.