Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/283

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l’Immaculée-Conception[1], nous ne voulons point faire ici appel aux lumières surnaturelles, mais simplement à celles de la raison.

Écoutons d’abord l’homme de ce siècle dont l’intelligence s’est montrée si sagace pour tirer, des événements contemporains, des prévisions sur un prochain avenir, qu’il a pu être appelé : le prophète des temps présents.

J. de Maistre, qui avait assisté à l’orgie révolutionnaire de 93, qui avait vu la Révolution couronnée dans la personne de Bonaparte s’assujettir l’Europe, qui avait pleuré en constatant que la restauration des Bourbons, loin d’anéantir l’esprit révolutionnaire, le consolidait et qui, dès lors, annonçait avec une imperturbable assurance les bouleversements dont nous avons été témoins en 1830[2], en 1848, en 1870 et ceux que la situation actuelle prépare infailliblement, J. de Maistre ne désespérait pas ; et non seulement il ne désespérait pas, mais il annonçait, avec une égale assu-

  1. Voir aux Documents, N. XXXVIII.
  2. Il écrivait au milieu de 1820 : « La famille royale sera une fois encore chassée de France. » (T. XIII, 133, et XIV, 284.) Il disait ailleurs : « Il est infiniment probable que les Français nous donneront encore une tragédie. » (T. XIV, 156.) Hélas ! ce n’est pas une seulement.