Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/298

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ragement de ceux qui savent et qui n’ont plus le cœur d’agir. Ils n’osent plus rien, et l’on ose tout contre eux. Ils ont complètement perdu cette conscience de la force qui fait le courage. Le dernier acte de virilité catholique et française a été donné par ces dignes magistrats qui ont brisé leur carrière plutôt que de se prêter à des œuvres que leur conscience réprouvait. Je me trompe : il en est un autre plus récent, tout actuel, et il nous est donné, à notre honte, par des femmes, par ces saintes religieuses qui attendent dans la paix de Dieu la ruine non seulement de leurs maisons, mais ce qui est bien plus cruel à leur cœur, la ruine de leurs œuvres, plutôt que de trahir les intérêts sacrés qui leur sont confiés. En dehors d’elles et des congrégations d’hommes qui ont pris les mêmes résolutions, il n’y a plus de résistance au mal, et le désarmement est tel, que les protestations platoniques elles-mêmes ont cessé de se faire entendre. Il s’est fait dans notre France catholique assiégée par l’armée de Satan avec une habileté, une perfidie, une puissance que nul siècle n’a connues, un silence de mort. Le public regarde, l’ennemi se moque et va de l’avant à pas comptés,