Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/340

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et le verser aux autres nations, soit réparé pour la gloire de Dieu. Et si le clergé de France veut accomplir les sublimes destinées que de Maistre présageait de lui après que la Révolution aurait achevé son cours[1], il faut que lui-même se retrempe dans l’esprit de foi et qu’il n’ait d’autre vue, d’autre passion, que d’en imbiber les âmes. Son but, l’unique but de son zèle, doit être de ramener ces temps anciens où, selon la parole de Guizot, « la théologie était le sang qui coulait dans les veines du monde européen. »

Le reste ne vaut, ne peut valoir qu’en qualité d’artères pour faire circuler ce sang.

« Ce qui nous manque selon les uns, dit le P. Aubry, c’est la publicité, le journal, la brochure ; selon les autres, c’est la polémique, le combat, la réponse à toutes les objections. Ceux-ci veulent de l’union, de l’entente, de la centralisation, une sorte de complot ; ceux-là, des patronages, des conférences, des cercles, des confréries, des organisations ingénieuses,

  1. Le clergé de France a mille raisons de croire qu’il est appelé à une grande mission ; et les mêmes conjectures qui lui laissent apercevoir pourquoi il a souffert, lui permettent aussi de se croire destiné à une œuvre essentielle. (Considérations sur la France, p. 26.)