Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/343

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réservoir sur la terre ; — comment, de cette source, elle est versée dans les trésors de l’Église qui, en sa qualité et en vertu de ses fonctions de mère, vit de cette grâce et en fait vivre ses enfants ; — comment elle se répand dans tout le corps mystique de Jésus-Christ, c’est-à-dire dans toute créature déifiée, depuis le Pape, tête et centre de l’Église, jusqu’au dernier des fidèles, en passant par les veines de la hiérarchie ; — comment elle féconde l’élément humain et produit la vie chrétienne avec sa riche moisson de fruits dans les âmes ; — comment en cet ordre admirable, la grâce habituelle divinise l’homme ; — comment cette divinisation n’est pas une métaphore, mais une réalité, puisque, dès ici-bas et par les vertus infuses, la participation à la vie divine commence, pour se consommer dans la gloire par la vision intuitive et l’amour béatifique.

Le feu qui doit revivifier le monde ne peut avoir d’autre foyer que les belles intuitions de la théologie aspirées et reçues dans un cœur pur.

Sans le feu divin qu’elles communiquent à l’âme, le zèle, quelqu’actif, quelqu’étendu, quelqu’entreprenant qu’il soit, reste infécond. On ne le voit que trop. Que d’efforts dépensés en