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LES FABLES
LE LIÈVRE ET LES GRENOUILLES (II, 14).


V. 1. — Un lièvre on son gite songeait

(Car que faire en un gite, à moins que l’on ne songe ?)


C’est ce que dit un pêcheur de Théocrite qui songe, lui aussi, au bord de la mer, tendu sur un lit de feuilles :

Τί γάρ ποιἦν ἂν ἔχοι τις
Κέιμενος έν φύλλοις ποτἶ κύματι, μεδἑ καθεὑδων ;
(Idylle des pêcheurs.)


V. 15. — Ainsi raisonnoit notre lièvre,

 Et cependant faisoit le guet.
 Il étoit douteux, inquiet :
 Un souffle, une ombre, un rien, tout lui donnoit la fièvre.


De même dans Le Lièvre de Simon de Bullandre

Il dort les yeux ouverts...
Il doutte et craint toujours qu’on le vienne surprendre,
Tousjours il faict le guet, affin qu’il ne soit pris
Il a tant seulement les pieds pour se deffendre.
D’où provient que son cœur de tristesse est épris.

(1585. Le Lièvre, 88, Jouaust.)


V. 19. — Le mélancolique animal

 En rêvant à cette matière,
 Entend un léger bruit…