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LES FABLES
LE LOUP LA MÈRE ET l’ENFANT (IV, 16).


On trouve cette fable assez gentiment traitée dans Baïf, Mimes, II, 198, édit. Blanchemain :

Un loup ayant faict une queste
De toutes parts, en fin s’arreste
A l’huis d’une cabane aux champs,
Au cry d’un enfant que sa mère
Menaçoit pour le faire taire,
De jeter aux loups ravissans.
Le loup qui l’ouit en eut joye,
Espérant d’y trouver sa proye :
Et tout le jour il attendit
Que la mère son enfant jette.
Mais le soir venu comme il guette
Un autre langage entendit.
Car la mère qui d’amour tendre
Entre ses bras alla le prendre
Le baisant amoureusement
Avecques luy la paix va faire :
Et le dorlotant pour l’attaire
Luy parle ainsi flatteusement :
Nenny, nenny, non ne pleure :
Si le loup vient, il faut qu’il meure :
Nous turons le loup s’il vient.
Quand ce propos il ouït dire,
Le loup grommelant se retire.
Céans l’on dit l’un, l’autre on tient.


V. 30. — On assomma la pauvre bête.

 Un manant lui coupa le pied droit et la tète.
 Le seigneur du village à sa porte les mit.