Page:Deledda - Ames honnetes.pdf/109

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Non seulement Angela, mais ses sœurs et sa cousine l’attendaient avec impatience pendant les magnifiques soirées d’été, tandis que la cafetière chantait devant le feu.

Il apportait, avec les dernières nouvelles dû jour, des livres, des journaux et des bonbons. Dans cette réunion de famille, sous la fraîche tonnelle, il oubliait, les soucis et les occupations fastidieuses de son métier.

Toutes les jeunes filles l’entouraient et, à voir l’attention avec laquelle chacune l’écoutait, souriant et plaisantant avec lui, on n’aurait presque pu distinguer la fiancée.

Quelquefois les hommes restaient aussi ; Cesario descendait de sa chambre et Gonario venait se joindre à eux. Alors ils parlaient politique, élevaient la voix et semblaient oublier ces demoiselles, qui, bien qu’elles lussent les journaux, n’avaient pas la prétention de se mêler à de telles discussions. Elles désiraient donc voir partir les jeunes gens et continuer seules les joyeuses causeries avec Pietro ; mais, depuis quelque temps, Anna s’apercevait que Gonario préférait, leur société à la promenade.

La jeune fille allait et venait ; c’était elle, le