— Serais-tu contente d’aller à l’école à Orolà ? demanda-t-il.
— Non. Ne sais-je pas déjà lire et écrire ? Il vaut mieux qu’on me mette à coudre ou à souffler le feu.
— À souffler le feu ! Et pourquoi ?
Annicca ne sut l’expliquer. Au même instant elle vit une bécasse s’envoler d’un maquis, et elle commença à battre des mains en priant son oncle de tirer.
Il descendit de voiture pour lui faire plaisir et abattit deux oiseaux.
— Quel dommage, s’écria-t-il, de n’avoir pas mon chien avec moi ! Il doit y avoir beaucoup de bécasses ici…
C’était un terrain marécageux, couvert de maquis de lauriers-roses et de sureaux.
Annicca voulut descendre aussi et sa robe fut bientôt couverte de boue.
— Grondez-moi, dit-elle, en revenant près de Paolo, j’ai fait la sotte… Ah si ma grand’mère était là !
— Ce n’est rien, répondit son oncle, ne te tourmente pas. Le soleil séchera tout.
Ils continuèrent leur voyage. Peu à peu Annicca s’endormit complètement dans l’an-