Page:Deledda - Ames honnetes.pdf/32

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différent dans sa mise, était chaussé de gros souliers et avait endossé une veste de futaine à doubles poches.

Paolo venait de rentrer et prenait sa place à table.

— J’ai bien faim, et toi ? dit-il à sa nièce. C’est dommage que nous ne puissions manger les bécasses ce soir. Tu en as pris soin, n’est-ce pas ?

Annicca rougit de nouveau ; elle avait aussi grand appétit, mais elle n’osait l’avouer.

On la fit asseoir entre Caterina et Lucia. Nennele occupait sa haute chaise, et Antonino, enfoui dans une grande serviette, mangeait à un angle de la table, un peu loin des autres parce qu’il les taquinait. Ce n’était pas tous les jours que la signora Maria dînait et soupait dans une sainte tranquillité, mais ce soir, en l’honneur d’Annicca Malvas, aucun incident ne survint.

— Nous couchons ensemble cette nuit, disait Caterina ; tant mieux, parce que j’ai toujours froid. Je te montrerai les poupées demain ou ce soir…

— Eh ! c’est bien nécessaire ! s’écria Angela. Crois-tu faire d’Annicca une gamine comme toi ?