Page:Deledda - Ames honnetes.pdf/33

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Caterina continua de babiller sans l’écouter.

De l’autre côté de la table, Paolo causait de choses sérieuses avec sa femme et ses fils ; Antonino profitait de l’éloignement pour donner une bonne part de son souper aux chats, qu’il adorait et qui ne manquaient jamais de venir sous sa chaise.

Annicca riait volontiers, mais intérieurement elle se sentait bien triste. Il lui semblait que rien n’était aussi beau ni aussi amusant qu’elle l’avait rêvé.

Après le repas, les hommes s’en allèrent de différents côtés et les femmes se réunirent près du feu. Dans ce petit cercle restreint et plus intime, Annicca fut accablée de questions sur son existence passée, sur les coutumes du village, sur là femme du docteur Giacinto, et sur mille détails.

— Tu coucheras avec Caterina, répéta Maria Fara. Vous direz ensemble vos oraisons.

Un peu avant le couvre-feu, les deux fillettes, accompagnées d’Angela, montèrent à leur chambre.

— Dans le coffre qui est là, dit Angela, en posant son chandelier, nous mettrons demain tes effets.

— Oui, merci, répondit Anna.