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des bas et la signora Maria habillait le petit Nennele, tout en le faisant rire et sauter. Lucia, après avoir mis l’appartement en ordre, cousait à la machine. On entendait distinctement le tic-tac, parce que de simples planches séparaient les étages, et la petite chambre se trouvait au-dessus de la salle à manger. Il était évident que l’arrivée d’Anna ne troublait en rien les habitudes de la maison.

À tour de rôle, Lucia et Angela étaient chargées pendant une semaine de faire la toilette des enfants et des chambres, et de mettre le couvert. Quand elles n’étaient pas occupées à cela, elles restaient au rez-de-chaussée, brodant, tricotant de petits bas ou raccommodant, promptes à se lever pour vendre au détail les produits du domaine : vin, huile, fromages, etc.

Cette semaine c’était au tour d’Angela à rester en bas. Pour ne pas tacher sa robe, elle avait mis un large tablier bleu, fait avec goût et orné d’un volant. Du reste, ni elle ni Lucia ne se salissaient ; elles avaient une telle pratique de la chose, qu’elles mesuraient le vin et l’huile sans en faire tomber une goutte sur leurs vêtements. Elles s’acquittaient de cette tâche vulgaire, mais lucrative.