Page:Deledda - Ames honnetes.pdf/66

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ment bien peu écoutèrent la voix lugubre du prédicateur.

Anna était dévote ; tout cela la froissait et lui faisait peine. Dans une tenue parfaite, avec sa robe neuve, ses gants et une collerette de crêpe, elle s’appliquait à écouter bien attentivement les instructions, ou à lire les psaumes dans son gros livre de prières.

Elle était arrivée à prendre un empire relatif sur Caterina ; elle la faisait asseoir près d’elle et lui enjoignait d’être recueillie, la menaçant, si elle ne lui obéissait pas, de se plaindre à Sebastiano. Caterina regardait avec envie les enfants qui couraient par l’église, mais elle demeurait silencieuse et tranquille.

Pendant cette semaine on alla à confesse et Anna, qui avait fait sa première communion, s’approcha de la Table sainte. Antonino aussi se confessa : il s’accusa, entre autres choses, d’avoir tué trois lézards et enterré vif un grillon.

Le plus beau fut que Caterina, agenouillée près du confessionnal, entendit toute la confession de son petit frère ; à peine de retour à la maison, après avoir baisé les mains à tous, elle la débita. Ce fut un tapage d’enfer ; Anto-