Page:Deledda - Ames honnetes.pdf/67

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nino pleura et sa mère donna une forte semonce à Caterina.

Tout ceci ne put troubler la paix mystique qui remplissait l’âme d’Annicca, encore en extase. Assise au soleil, elle tricotait une chaussette et récitait sa pénitence.

Le soir, à souper, elle renouvela la proposition de renvoyer Elena, mais son oncle s’y opposa formellement, et il sourit en pensant que ce devait être un effet de la confession. Le prêtre avait sans doute recommandé à Annicca de devenir utile à sa famille.

Paolo Velena, comme sa femme et ses filles, professait ouvertement des sentiments religieux. Cesario, au contraire, posait pour cela ainsi que pour toutes choses, et répétait les phrases des journaux anticléricaux, sans peut-être les comprendre. Sebastiano ne soufflait mot, ou, si on l’interpellait, il disait en souriant qu’il était socialiste, lui : de même qu’il désirait le travail et le bien-être pour tous, il voulait qu’on respectât les opinions intimes de chacun.

Le vendredi et le samedi on ne mangeait, point de viande dans la maison Velena.

Le soir du jour de confession, le jeudi-saint, il y avait sur table, pour souper, d’é-