Page:Deledda - Ames honnetes.pdf/79

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Cesario pensa avec regret à sa chambre fraîche et silencieuse, et la vue de Sebastiano, perdu dans la foule de ces pauvres gens courbés sur le sol, l’attrista profondément. Alors il s’éloigna ; il erra sous le soleil et chercha la rivière, dont les bords couverts de sureaux, de lauriers-roses et de fougères lui donnèrent une impression de soulagement. Mais il eut la malheureuse idée de se plonger dans l’onde argentée, qui semblait rire au soleil et attirer le jeune homme par un charme singulier. Cesario prit les fièvres et, depuis ce jour, tout instinct campagnard, en admettant qu’il en eût hérité de son père et de ses aïeux, s’éteignit en lui.