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Page:Deledda - Elias Portolu.pdf/93

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C’est vrai, Elias dit d’une voix profonde. — L’abbé Porcheddu, la face levée, contemplait la lune. Elias leva aussi le visage et regarda le ciel ; il se sentait étrangement attendri.

enfant, Oui, continua l’autre, toutes mon — ces choses-là, tu les comprends. Je me suis rendu compte que tu es intelligent ; et tu regardes la lune, non pour savoir l’heure qu’il est, comme font tous les pâtres, mais avec un sentiment noble, solennel. A vrai dire, Elias, malgré son intelligence, ne saisit pas très bien les dernières paroles de

l’abbé.

aussi, Toi semble, poète tu ce me es un — tantinet, et tu pourrais composer des poésies

d’amour...

Oh

! pour ça,
!

abbé Porcheddu non, — L’abbé Porcheddu se tut quelques instants, recueilli, pensif. Elias regardait toujours la lune, en se demandant s’il saurait composer une poésie pour Maddalena... Oh ! grand Dieu ! Il s’oubliait donc, et le démon reprenait son empire !... Mais la voix de l’abbé Porcheddu se fit entendre, un peu grave, un peu tremblée, confidentielle et pourtant vibrante, dans ce grand silence de lune pâle, de lande déserte. Tu regardes lune, Elias la Portolu, et tu —