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qu’elle approvisionnait, 7,756,225 bananiers, 1,178,229 fosses de manioc, 12,734= carreaux de terre plantés en tubercules divers : ignames, patates, etc. ; 7,046 en millet, près du double en riz ou maïs, et tout le reste de ce qu’on appelait les places ou jardins, en fèves, légumes et arbres fruitiers.

Et il s’en fallait de beaucoup que tout le territoire cultivable fût en rapport. Près de la moitié de la co­ lonie était encore en forêts.

L’élève du bétail et des autres animaux nécessaires n’était pas négligée : le pays nourrissait 95,958 che­ vaux ou mulets et plus de 250,000 bœufs, moutons, chèvres ou pourceaux.

Diverses industries s’exerçaient sur un bon pied à côté de ces travaux agricoles : il y avait dans la colonie 26 briqueteries et tuileries., 29 poteries, 182 distilleries ou guildives, 370 fours à chaux et 6 grandes tanneries dans le Nord.

Aucun autre pays sur la terre, toutes proportions gar­ dées, n’était aussi riche que Saint-Domingue. Aucun autre n’offrait une existence plus facile, plus commode, I plus agréable.

Mais cette prospérité splendide était déshonorée par l’iniquité de l’esclavage ; et la Révolution de 1789, qui plaidait la cause de tous les opprimés, vint détruire l’oppression sur ce sol de Saint-Domingue par la main même de ceux qui souffraient. Après les longues luttes qui ont eu pour issue le triomphe des droits de l’opprimé sur cette terre enrichie r

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