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puissamment efficaces qui créent dans Je siècle où nous sommes la prospérité des nations libres. .

Ces moyens moraux, ces procédés matériels, elle eût pu les adopter et leur faire produire chez nous les résul­ tats qu’ils donnent partout ailleurs ; elle eût pu par là mettre la chose publique dans un état plus florissant encore que celui où était parvenue l’ancienne colonie de Saint-Domingue, si cette chose publique eût été, comme cela devait être, l’unique préoccupation des ’ gouvernants.. Les pays de l’Amérique, les colonies européennes de l’Océanie et de l’Asie, où le travail forcé est aboli, sont devenus plus prospères qu’au temps de l’esclavage, grâce à l’emploi des instruments d’exploi­ tation et des machines, qui ont centuplé les résultats produits autrefois par la force des bras. La science est venue en aide à la justice, et a accru dans d’étonnantes proportions la puissance de l’activité humaine, se développant désormais sans violence, dans le respect des droits de l’homme. Il fallait deux choses aux gouvernants de ce pays pour remplir leur devoir à cet égard : l’intelligence et l’inten­ tion. Ces deux conditions devaient être inséparables. L’une saps l’autre ne pouvait rien. Ce n’est pas l’intelligence qui a toujours fait défaut aux Haïtiens dans leur gouvernement. Ce peuple, incontestablement bien partagé sous ce rapport, a souvent eu dans son administration des esprits clair­ voyants, élevés même, mais toujours exclusivement préoccupés de controverses de droit public, au détriÉ