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employée, pouvait à elle seule constituer la thérapeutique d’un bon nombre d’affections. L’hippiatre Lafosse, en médecine vétérinaire, a le premier blâmé la coutume de ses devanciers, de saigner sur tous les points du corps, là même où on ne trouvait pas de vaisseaux. Dans quelques ouvrages remontant à l’époque de Solleysel, on trouve des planches sur lesquelles sont tracés les différents points du corps où on saignait les animaux ; nul doute, après les avoir observées, que les anciens n’aient saigné à un grand nombre de régions où on ne trouve aucune trace de vaisseaux. Du reste, ces saignées tant en vogue chez les anciens, et malheureusement trop encore de nos jours, auraient eu leur raison d’être, si le principe sur lequel ils se basaient avait été juste.

Aux temps anciens a succédé le moyen-âge, et au moyen-âge la renaissance, véritable ère des lumières, où les travaux d’un grand nombre de savants, couronnés de succès, démontrèrent clairement les abus commis dans le traitement d’un grand nombre de maladies. Ces hommes, grâce à leurs efforts, sont arrivés à poser les indications de la saignée, et à restreindre, sinon à abolir complètement, l’emploi de cette opération dans beaucoup de maladies où elle est inutile et même nuisible. Mais au commencement de ce siècle, vers 1825, Broussais, médecin célèbre, fonda sa doctrine physiologique, qui eut un grand retentissement dans le monde médical et qui devait encore être la source de nouveaux abus dans l’emploi des émissions sanguines. Pour Broussais, toutes les maladies avaient pour point de départ une inflamma-