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GÉRARD DE NERVAL

Gérard, qui n’avait pas envie de dormir, — car il y avait un pli au lit de roses de ses souvenirs, — s’en alla à Montagny revoir la maison de son oncle, mort, et où tout était mort comme lui, excepté le perroquet familier qui lui demanda à déjeuner comme en ses plus beaux jours, et le regarda « de cet œil rond, bordé d’une peau chargée de rides, qui fait penser au regard expérimenté des vieillards. »

De la maison de son oncle, d’où le chassait ce perroquet gourmand et bavard, Gérard s’en alla à Ermenonville, pour distraire son cœur autant que son esprit, tous deux attristés. Il visita de nouveau le Désert, puis le Temple de la philosophie, puis le troène de Virgile, puis les peupliers de l’île, et la tombe de Rousseau, veuve de sa cendre ; puis il reprit la route de Loisy.

« Tout le monde était réveillé. Sylvie avait une toilette de demoiselle, presque dans le goût de la ville. Elle me fit monter à sa chambre avec toute l’ingénuité d’autre-