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Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/269

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siècles, les Javanais travaillent pour les Hollandais. Dans l’Inde qui fournit au commerce britannique tant de cargaisons de coton, de blé, de jute, de graines oléagineuses, de thé, d’opium, l’Anglais semble ignorer l’indigène ; il s’abouche avec les commerçants de village, les Banya ; par eux il oriente la production du paysan selon les besoins du marché ; quant à lui, il achète, exporte et revend. Sur les plantations des îles Hawaï, ce sont des coolies chinois et japonais qui travaillent pour le compte des Américains. En Afrique, l’exploitation européenne, plus récente, pénètre moins loin dans l’économie indigène ; mais déjà sous notre contrôle, le paysan nègre cultive les arachides au Sénégal, le cacao sur la Côte de l’Or, le coton dans le Soudan. Au Transvaal, les Cafres fournissent la main-d’œuvre des mines ; quand les nègres se dérobent, on fait appel aux coolies de l’Inde. En Égypte comme au Turkestan c’est vers le coton, produit de grand commerce, qu’on oriente la culture indigène. Ainsi, l’Européen tient entre ses mains la vie économique de beaucoup de peuples. Tutelle parfois fatale ; car, en développant la culture des produits commer-