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avaient quitté leur étroite et stérile patrie au nombre de trois cent mille.

Il conduisit ensuite son armée contre les bandes aguerries d’Arioviste, qui opprimaient la partie orientale de la Gaule. La renommée de ces guerriers était fameuse, car depuis quatorze ans, ils couchaient sous la tente. Les soldats romains effrayés firent leur testament, avant de marcher à l’ennemi. Néanmoins, Arioviste vaincu, blessé, sans armée, se sauva à grand’peine en Germanie.

b) César envahit alors la Belgique. Les Belges assemblèrent une armée innombrable. Un premier combat sans importance fut livré à la suite duquel ils se dispersèrent, laissant à César le loisir de les attaquer isolément. La soumission des Belges méridionaux, riverains de la Seine et de la Marne, s’accomplit rapidement et sans peine. César pénétra de là dans le territoire des Nerviens et, par une marche de trois jours, parvint au bord de la Sambre dans le voisinage, semble-t-il, de la ville actuelle de Hautmont. Six légions établirent leur camp sur une colline. Non loin de la rive opposée, s’élevait en face une colline de hauteur égale, boisée au sommet.

Là se tenaient les Nerviens unis aux Atrébates et aux Véromandois, et dissimulés par le feuillage. Voyant l’armée ennemie en désordre, les Belges s’élancent tout à coup de leur retraite, traversent la Sambre, qui n’avait que trois pieds d’eau, gravissent la colline opposée, et fondent avec furie sur les légions étonnées. Une mêlée terrible s’engage. Grâce à leur expérience de la guerre, les Romains forment peu à peu leurs rangs. Bientôt à l’aile gauche et au centre, ils refoulent les Atrébates et les Véromandois jusque dans la rivière. Mais, à l’aile droite, les Nerviens enveloppent César et deux légions. Le général doit combattre comme un soldat. Déjà une partie des Nerviens pillent le camp ; déjà les cavaliers Trévires, alliés de César, ont fui portant dans leur pays la nouvelle de sa défaite, lorsque surviennent tout à coup les deux légions de l’arrière-garde, qui escortaient les bagages. César est dégagé et les Nerviens sont presque anéantis.

Alors, les vieillards, qu’on avait abrités dans les marais avec les femmes et les enfants, envoyèrent des députés au vainqueur pour implorer sa clémence, disant que, de leurs soixante mille guerriers, cinq cents à peine avaient survécu. César les prit sous sa protection.

c) Les Aduatiques s’en allaient rejoindre les Nerviens quand ils apprirent leur désastre. Reprenant le chemin de