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le printemps renaissait, avait lieu la grande assemblée dite Champ de mai : là paraissaient au jour fixé, les comtes, les évêques, les abbés, tous les grands du royaume. L’empereur leur luisait soumettre un projet de loi ; ils l’examinaient, le discutaient pendant quelques jours, y proposaient des modifications. Finalement, l’empereur donnait à la loi sa forme définitive et en ordonnait l’exécution.

Certains capitulaires de Charlemagne relatifs à l’administration de ses propriétés privées sont particulièrement intéressants : ses vastes domaines comprenaient, pour l’Austrasie seule, cent soixante et seize villæ, c’est-à-dire grandes fermes ou villages de six cents à mille personnes ; ces habitants de la villa étaient, les uns, des serfs et des esclaves appartenant à l’empereur ; les autres, des hommes libres, véritables locataires qui cultivaient les terres du souverain, moyennant une redevance annuelle. À la tête de chaque villa était un juge pour la diriger, pour veiller à la culture, à la récolte, à la vente des produits, pour faire rentrer les fermages. L’empereur donnait à ses juges les ordres les plus précis, les plus minutieux ; il leur indiquait les plantes qu’il voulait trouver dans les jardins et les vergers, les animaux qui devaient peupler les basses-cours ; il exigeait d’eux des comptes détaillés de leurs recettes et de leurs dépenses ; enfin il donnait à ses sujets un admirable exemple d’économie domestique.

1. Organisation. — L’empire de Charlemagne était divisé en provinces administrées par des comtes. Un comté comprenait plusieurs centenies, dans lesquelles un centenier rendait la justice entouré d’échevins. Les comtes et les centeniers étaient inspectés quatre fois l’an par des envoyés de Charlemagne, nommés missi dominici.

2. Lois. — Chacun des peuples soumis conserva ses anciennes lois. Mais Charlemagne édicta aussi un certain nombre de lois très importantes, nommées capitulaires, qui étaient applicables sans distinction de nationalité. Ces lois étaient discutées dans l’assemblée générale des grands seigneurs, qui se réunissaient chaque année au printemps.