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longeaient les côtes, remontaient le cours des fleuves, attaquaient les villes à l’improviste, et disparaissaient aussitôt avec leur butin. Ils portaient au christianisme une haine farouche : après avoir dépouillé les riches abbayes, ils détruisaient par le feu les monastères et les églises, et massacraient les moines et les prêtres.

Vers 880, les Normands établirent un camp permanent sur l’emplacement actuel de la ville de Louvain. C’était de ce repaire qu’ils sortaient pour aller au pillage sur les côtes de France et d’Angleterre ; c’était là aussi qu’ils venaient mettre en sûreté le produit de leurs déprédations. Les seigneurs du pays supplièrent les rois de France de les débarrasser de cet effrayant voisinage. Ce fut en vain, car les descendants du grand empereur étaient devenus presque aussi méprisables que les derniers Mérovingiens. Mais en 891, le roi de Germanie, Arnould de Carinthie, arriva enfin avec une armée allemande. L’attaque du camp était difficile à cause des marécages qui l’environnaient. Le roi et ses cavaliers mirent pied à terre, ne pouvant se servir de leurs montures ; leur témérité fut couronnée de succès ; le camp fut enlevé et les Normands détruits. Après cette grande défaite, leurs compatriotes ne parurent plus en Belgique.