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la verdure dorée


Et les rouliers qui buvaient du vin rouge
Se regardaient et regardaient la terre.
Et je t’aimais éperdument,
(Dis si je mens) comme un jeune homme de roman.

Et derrière je ne sais quelles
Mers orageuses ou tranquilles
Sais-je où tu es ? Mais les toits du village
Fument encor vers les blanches montagnes,
Et les enfants ramassent les châtaignes,
Et le sureau de ses grappes s’allège.
Même décor. Pour n’y changer,
Ne reviendras-tu pas danser dans le verger ?

Ce sont les hêtres et les ormes,
Mais la flûte à l’heure des larmes,
En endormant ma cure et son murmure,
Transformera ma peine en harmonie ;
Et je mordrai dans la rose fanée
Et les rubis de la grenade amère ;
Et de leurs lèvres sur mes yeux
Les Muses sécheront des pleurs délicieux.