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la verdure dorée


Et quand je me tournais je te voyais sourire.
Clorinde, en y rêvant, je m’arrête d’écrire
Et songe avec délice et souffre de songer
À ces murs qui sentaient le miel et l’oranger.
Un gros perroquet vert cria. (1912).
Briques brûlantes, vieux étalages, Toulouse
(S’il faut dire d’un mot le décor où l’Amour
Nous menait et, noyant sous des nappes de jour
Ma ténèbre, au milieu de ces ardeurs complices
Enivrait notre cœur de mortelles délices)
Toulouse (reprenons la phrase, s’il vous plaît)
Et ce double pigeon, Clorinde, qui volait
Comme pour imiter nos deux âmes liées,
Voici qu’au bord de l’eau, sous les chaudes feuillées,
C’est Toulouse au beau ciel, ses jardins gracieux
Et son fleuve et tes pleurs ; et je ferme les yeux
Pour me mieux dérober au jour qui m’environne
Et pour nouer en ton honneur cette couronne
Que sur tes noirs cheveux un rêve ira poser,
Cette couronne où chaque feuille est un baiser.