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II

Il y a dans l’œuvre de Victor Hugo trois ouvrages qui se complètent l’un par l’autre, la Préface de Cromwell, Littérature et Philosophie mêlées, William Shakespeare. Ils contiennent les idées personnelles de Victor Hugo sur l’art, tous ses jugements sur ses prédécesseurs, ses théories, comme ses déductions pratiques. Le livre d’hier nous fait surtout connaître la pensée tout entière de l’auteur, en développant certains points, en déterminant quelques autres, en fixant sous des formules arrêtées les opinions un peu flottantes de Ven-" faut sublime et du jeune homme qui fut Olympio. De ce travail définitif est sortie une Esthétique qui, facile à dégager des œuvres antérieures, n’apparaît qu’aujourd’nui sous toutes ses faces.

Les divisions de cet ouvrage indiquent à elles seules l’intention que n’a point déguisée l’auteur. Quatre chapitres importants sont consacrés à Shakespeare, le reste appartient au poëte du XIXesiècle, qui s’entretient avec ses contemporains. Aucun de nous ne songera à s’en plaindre. La profession de foi littéraire de Victor Hugo vaut bien qu’on l’écoute, qu’on la médite, et aussi qu’on la discute avec le respect que l’on doit au génie, avec la sincérité que chacun doit à sa propre conscience.