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LE TROISIESME
Livre.


JUppiter ce pendant veut que la Taumantide
A la robe changeante, à la ceinture humide,
Volle de toutes parts, pour convoquer les Dieux.
L’aisleron bigarré au mouvoir gracieux,
5Passe les doux Zephyrs : elle fait son message
Premier aux deitez de l’humide rivage,
Aux Nymphes de la mer, aux fleuves plus cachez,
Qui ne se plaisent point d’estre ainsi recherchez.
Ils s’en vont chancelant vers la porte doree
10Du palais estoillé : le paisible Neree,
Le Biforme Glaucus, & Phorque le chenu,
Et l’inconstant Proté y veut estre cognu,
Se monstrant envers tous d’un asseuré visage.
Les fleuves anciens à cause de leur âge
15Ont gloire de seance : on voit aux premiers rangs
Tous les celestes Dieux ainsi que les plus grands.
L’honneur n’est pas confus : les deitez des ondes
Selon leurs dignitez ont des places secondes.
La jeunesse est debout : & les Nymphes des eaux
20S’appuient mollement sur les aymez ruisseaux
De leurs divins parens : les Faunes sont modestes,
Admirant tous ravis la pompe des celestes.
L’Empereur de l’Olympe a tous va dire ainsi.
Les mortels m’ont donné un immortel souci,