de l’Aquilon & du Ponant, a fait vostre message par autruy. Et croiez qu’il a esté necessaire aux drogues d’estre bonnes, car on les a bien mises au vent : mais de crainte d’esventer trop les graces du personnage, je n’en diray mot. Il me suffira de saluër humblement les vostres, qui leur sont entierement contraires.
3
Est honorable messager ayant charge de vostre
part de sçavoir nouvelles vertaines de
ma fille & de moy, vous les fera ce croy-je entendre
telles que vous les desirez : tant je m’asseure de
la bien-vueillance honneste dont il vous plaist
nous estre liberal. Nous sommes saines (graces à
Dieu) & beaucoup plus aises sçachant vostre bonne
disposition, qui sera tousjours de nous cherement
desirée. L’ancienne cognoissance de vos vertus (qui
jamais ne viellissent) me fait souvent supplier la
bonté divine que leur agreable sejour ne puisse
de long temps estre demoli : & qu’il luy plaise (Monsieur)
vous maintenir en parfaite santé, longue &
heureuse vie.
4
E suis fort marrie (Monsieur) de la peine que
je vous ay donnée sans le vouloir : car je vous
jure n’avoir jamais prié homme vivant de vous
emploier en chose qui vous peust ennuier : ou retirer
vostre gentil esprit de ses exercices ordinaires
plus beaux & plus dignes de luy. Et vous ose bien
dire que j’aurois crainte que mes vers (ayant receu