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PRIÈRES.


Il est une étroite porte,
Palais de mes ans passés,
Où le même amour emporte,
Mon âme et mes pieds lassés,
Chez mes sœurs ! séjour crédule,
Où l’air est encor si pur ;
Où Dieu gardait la cellule,
Quand j’écoutais la pendule,
Qui vit et bat sur le mur.

Là, comme la sainte femme
Ouvre au pauvre son verger,
Mes sœurs ont toujours dans l’âme
Un doux coin pour me loger ;
Pour rappeler de l’enfance
Les nuits qui chantaient tout bas ;
Pour me rendre après l’absence,
Le miroir de l’innocence
Que mes sœurs ne brisent pas.

Le long de l’étroite rue