Page:Desbordes-Valmore - Huit femmes, 1845.pdf/52

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
50
HUIT FEMMES.

l’espérance et l’idole. Fanelly Galt parut à Londres, il y resta ; il riva, pour ainsi dire, son existence auprès d’elle, dans le dessein irrévocable de plaire. Que lui manquait-il pour y réussir, s’il en puisait les moyens dans une ardente faculté d’aimer ?

Bientôt, au milieu de la foule qu’il asservissait en la charmant, ses récits intarissables et pleins d’images attirèrent ; par une irrésistible séduction les regards incertains de Fanelly sur des traits toujours parlans, toujours passionnément émus. La rêverie profonde y régnait-elle ? Non ; l’Italien ne rêve pas, c’est de la douleur, de la colère ou de la joie qu’il exprime. Son courage, quand il est excité, crie victoire ou vengeance : il ne s’enveloppe pas dans un calme triste ou résigné ; s’il raconte, il exalte, il éblouit, il entraîne. Les ta-