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HUIT FEMMES.

plus tyranniques peut-être, cette réclusion d’habitude, ces grilles salutaires, et ces gardiens immobiles qui les protègent contre elles-mêmes, pauvres oiseaux sans ailes, n’ayant de libre que les vifs élancemens de l’âme dans ce monde de passage. Ne leur serait-il pas mieux en effet, d’être sincèrement enchaînées, que d’étouffer d’esclavage sous la liberté menteuse dont on fait à leur faiblesse un présent si redoutable ? N’est-ce pas exposer ces fragiles sentinelles de leurs propres trésors sur de hautes tours sans parapets, d’où le moindre éblouissement les précipite dans des abîmes déchirans et honteux ?

Par malheur pour Haverdale absent et pour Fanelly, déjà sous le charme, la rieuse Claudia ne voyait jamais l’avenir au-delà d’une soirée ou d’un bal. Si quel-