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l’enfant des champs-élysées.

serviteurs ; nous donnerions notre sang pour elle ; où seraient ses ennemis ?

— Quels vêtements couvraient son enfant le jour qu’il a disparu ?

— Ce jour-là, sa sœur l’avait habillé elle-même ; Marguerite, la gouvernante, lui a donné, sur ses instances, des souliers de maroquin rouge, des pantalons de cachemire blanc, un bonnet chargé de rubans bleus, un chapeau de feutre blanc à plumes flottantes ; une chemise de batiste plissée, une blouse ouverte en drap blanc, doublée de soie bleue, puis la chaîne d’or où pendait la croix d’honneur de mon maître. L’enfant avait coutume de la demander pour la baiser.

— L’enfant parle donc ?

— Il sait déjà dire : Adieu, demain, Rosa (c’est le nom de sa sœur) ; puis Marguerite, puis mon nom, et beaucoup de paroles de son invention ; puis cette prière des petits enfants, que je lui ai apprise moi-même en le tenant sur mes genoux :