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l’enfant des champs-élysées.

lequel madame de Senne cacha son front sous son mouchoir. C’était un de ces silences que Dieu seul entend pour y verser son esprit et sa lumière, car la mère en deuil de son dernier né n’exhala que par ces douces paroles le triste tumulte de ses peines :

— Vous êtes un si honnête homme, Zolg, et vous avez si bien rempli votre devoir, que vous me donnez une grande leçon pour remplir les miens. J’assisterai tous les jours aux leçons de ma chère Rosa ; je ne la confierai jamais à une maison étrangère. Non, il ne faut pas qu’une mère s’éloigne un seul jour de son enfant. Allons ! poursuivit-elle en se levant, conservez vos forces afin de veiller sur elle et sur moi. Je serai la servante de ma fille et du Seigneur, qui m’honore d’une immense infortune ; elle vaut bien le bonheur de ce qui m’entoure.

Zolg salua comme involontairement sa maîtresse ; bien qu’il restât devant elle, car elle lui paraissait en ce moment