s’éloigner de sa famille, et son cœur battait lourdement. Quand elle eut donné à chacun ses instructions pour la tenue du ménage durant son absence, elle prit à part Rosa :
— Écoute, lui-dit-elle, j’ai bien de la peine et du regret à quitter Michel et toi ; mais il le faut pour vous deux, mes chères âmes, dont je suis, par la volonté du ciel, le père et la mère tout ensemble. Console-moi, ne quitte pas ton frère, même des yeux, en mon absence, à moins qu’il ne soit avec Zolg ; ne le promène que dans la compagnie de ce brave serviteur. Tu sais que Marguerite ne peut jamais descendre : ainsi, restez avec elle, et souviens-toi que je te laisse responsable de ce que j’ai de plus cher au monde, Michel et toi !
Rosa baisa cent fois sa mère, après l’avoir écoutée, les yeux ardents et remplis d’une intelligence que sa mère jugeait au-dessus de son âge. Elle hasarda pourtant un « mais, maman ! » que madame de Senne interrompit pour lui