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LUCETTE.

tîmes de l’église pour aller embrasser nos mères. Ma mère Marguerite me bénit, et me permit d’aller chez la tienne. Quand j’entrai, Alexis lui dit : Mère ! regardez Lucette ! elle ressemble ainsi à la bergère que l’on a mariée l’autre jour. Ta mère me regarda et sourit. Alexis me regardait de même, mais tant, tant, que je rougis. Je le sentis, parce que ma figure brûlait. Ta mère, qui est bonne, passa la main sur mon front, et dit : Vraiment, la voilà grande ; bientôt il y faudra rêver. Alexis rêva, et moi aussi. Quand nous retournâmes, il m’aida à descendre la colline, car mon voile m’embarrassait ; et il ôtait les cailloux qui me gênaient pour marcher. Avant d’entrer, il me dit : Si jamais tu choisis un berger pour te conduire aux fêtes, qui prendras-tu, Lucette ? — Je ne sus que dire, car je rou-