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LUCETTE.

Après avoir vainement cherché des raisons contre des peines si sérieuses, Rose embrassa Lucette, et lui dit : — Cela est triste ! mais viens chez ma mère, qui m’attend ; nous lui dirons tout ; et, comme elle est bonne, elle te consolera. — Oh ! non, Rose ; elle croirait que je veux me plaindre de ma mère, et j’aime mieux pleurer. Laisse-moi là, si elle t’attend ; et garde-toi de lui dire tout ce qu’a fait Alexis ; c’est à toi seule que je veux m’en plaindre… laisse-moi là. — Au revoir donc, Lucette ! Et Rose s’en alla en la regardant jusqu’au tournant qui ramenait aux prairies.

Pendant cet entretien, Alexis rôdait tristement, et se cachait avec soin de Lucette. En passant dans la plaine, où il savait bien qu’elle n’était pas, il reconnut sa chèvre enchaînée par l’enfant, qui