Page:Desbordes-Valmore - Pauvres fleurs, 1839.djvu/119

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
115
CANTIQUE DES BANNIS.


Enfin, si la pauvre voile
Sans boussole, sans étoile,
Poussée à d’autres hasards
Attire vos doux regards,
Après ces graves misères,
N’oubliez pas les prières
De ceux qui, bannis toujours,
Rament leurs ans et leurs jours !

Inclinez-vous pour entendre
Notre hymne sauvage et tendre,
Et que les bergers des champs
Vendent leur lait à nos chants ;
Puis, soufflez à la souffrance,
L’air où nage l’espérance,
Vierge ! et plaignez ici-bas
Les douleurs qu’on n’y plaint pas !

Lyon,…