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CROYANCE



Souvent il m’apparut sous la forme d’un ange
Dont les ailes s’ouvraient,
Remontant de la terre au ciel où rien ne change ;
Et j’ai vu s’abaisser, pleins d’une force étrange,
Ses bras qui m’attiraient.


Je ne l’ai pas rêvé, je l’ai vu. La nuit même,
Où le cœur entend tout,
Je n’entendais que lui, dire : « C’est moi qui t’aime,
C’est moi qui t’aimerai d’une ferveur extrême,
Sur la terre et partout ! »

Ses doux yeux se fondaient en lumières humides,
Pour inonder mes yeux ;
J’étais illuminée et pâle. Et moins timides,
Mes deux mains se changeaient en deux ailes rapides,
Pour l’aller voir aux cieux.

Je montais. Je sentais de ses plumes aimées
L’attrayante chaleur ;
Nous nous parlions de l’âme, et nos âmes charmée,
Comme le souffle uni de deux fleurs embaumées,
N’étaient plus qu’une fleur.