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Brûlons ces tristes fleurs d’orage,
Moi, par effroi ; toi, par courage.

Elles survivraient trop d’un jour
Au naufrage d’un tel amour.

Par pitié, sois-nous inflexible !
Pour ce sacrifice impossible,

Il fallait le secours des cieux,
Et les regarder dans tes yeux !

Contre toi le sort n’a plus d’armes ;
Oh ! ne pleure pas… bois mes larmes !

Lève au ciel ton front abattu ;
Je t’aime à jamais : le sais-tu ?

Mais te voilà près de la porte…
La terre s’en va… je suis morte !…

Hélas ! je n’ai pas dit adieu…
Toi seul es sauvé devant Dieu !


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