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L’ENFANT TRISTE.


Pauvre enfant, dans un jour d’effroi,
L’amour a-t-il semé ta vie ?
Tonnait-il fort ? faisait-il froid ?
N’entendait-on pas le beffroi ?
Ta jeune mère eut-elle envie
De mourir, dans ce jour d’effroi ?
Pauvre enfant !

Chargés d’un vague souvenir,
Tes yeux tristes, mais sans colère,
Se détournent de l’avenir.
Est-ce l’enfant qu’il doit punir ?
Y vois-tu luire une lumière
Qui réponde à ton souvenir ?
Pauvre enfant !

Augure du jaloux amour,
Ta poupée en tes bras cachée,
Objet d’un culte sans retour,