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LA CONTRE-ÉPREUVE.

— Tu rêves, je crois ; je ne laisserai pas échapper l’occasion de me divertir aux dépens de l’amour le plus romanesque…

— Quel amour romanesque ? mon neveu, je brûle d’entendre…

— Et moi de parler, reprit impitoyablement Ernest sans regarder sa sœur. Sachez que l’objet de l’aversion de Georgina et des sarcasmes dont le criblait sa malice, est un amant candide, blessé par ses grands yeux noirs pleins de flèches ; il languit, ma tante, il se consume, il l’adore.

— Qui ? ce froid observateur ? ce flegmatique ? cet automate ? est-ce bien croyable ?

— Moi, je pense que non ; mon frère se trompe. Je n’en crois pas un mot, parce que je n’y comprends rien, parce que tout ceci est en l’air, qu’il n’en peut donner