Page:Desbordes-Valmore - Une raillerie de l’amour, 1833.pdf/245

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
225
LE BAL.

d’un magicien, tel que les a traduits l’opéra à travers les siècles, vint se poser immobile devant Georgina rêveuse. Son vêtement redit chaque hiver, comme un indispensable accessoire de bal, n’avait excité la curiosité de personne ; mais il attira l’attention de madame de Sévalle, par les mouvemens rapides d’une baguette flexible qu’il fit tourner au-dessus de son joli front soucieux.

Il la railla d’abord avec quelque grâce sur sa mélancolie et son retirement. Prends patience, jeune veuve ! poursuivit-il, le ciel a prononcé sur ton sort ; il te marie, ici même, dans ce bal où tu parais t’isoler en toi-même ; une constellation, ou je lis aussi distinctement que dans tes beaux yeux que j’irrite, me révèle en ce moment deux anneaux dont l’un ne tar-