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L’AVEU.

presque aussi pénible que leur séparation. Le regarder, c’était revoir l’ombre de Georgina dont il n’osait parler qu’à peine, dont le cruel Ernest l’éloignait avec une pitié feinte qui le torturait.

Cette crise, dont le tourmenteur ne paraissait pas s’apercevoir, devint trop violente pour se prolonger, ni s’enfermer long-temps dans une âme jeune, ardente et loyale, où avait pénétré l’espoir de n’être point haï.

Il n’osait le rappeler à Ernest dans l’effroi d’avoir mal entendu ; il n’osait se plaindre de ne la rencontrer nulle part quand il la cherchait partout. Mais en voyant Ernest seul, il était tenté de lui demander compte de sa sœur, et de le battre du courage qu’il avait de la quitter pour lui. Car c’était lui maintenant qui