Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/138

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vne des plus belles matieres que ie ſçaurois choiſir, & ie taſcheray de l’expliquer en ſorte que tous ceux qui ſeulement entendront le latin*, puiſſent prendre plaiſir à le lire. I’aimerois mieux qu’il fuſt imprimé à Paris qu’icy ; & ſi c’eſtoit choſe qui ne vous fuſt point 5 du tout importune, ie vous l’envoyerois lors qu’il ſeroit fait, tant pour le corriger, que pour le mettre entre les mains d’vn libraire.

Vous m’auez extremement obligé de m’aduertir de l’ingratitude de mon amy* ; c’eſt, ie croy, l’honneur 10 que vous luy auez fait de luy eſcrire, qui l’a ébloüy, & il a crû que vous auriez encore meilleure opinion de luy, s’il vous écriuoit qu’il a eſté| mon maiſtre il y a dix ans. Mais il ſe trompe fort ; car quelle gloire y a-t-il d’auoir inſtruit vn homme qui ne ſçait 24-15, & qui le confeſſe librement comme ie fais ? Ie ne luy en manderay rien, puis que vous ne le voulez pas, encore que i’euſſe bien de quoy luy faire honte, principalement ſi i’auois ſa lettre toute entiere. 20

Si vous pouuiez trouuer quelqu’autre lieu où mettre M. Ferrier mieux qu’il n’eſt, ie croy que vous l’obligeriez. Sur tout ie vous le recommande ; ie ſuis aſſuré de l’execution des verres, s’il y trauaille ſeul, & eſtant en repos ; & c’eſt choſe de plus grande importance 25

3 ſeulement… latin] entendront ſeulement le françois. — 6 du tout importune] à charge. — 9 extremement omis. — 10 ingratitude] impertinence — c’eſt, ie croy, omis. — 11 qui l’a] luy a ſans doûte tant donné de vanité qu’il s’eſt. — 12 encore omis. — 14-15 quelle… a-t-il] il n’y a pas de gloire. — 15-16 que très peu de chose] rien. — 16-17 librement… fais] partout librement. — 22 M. Ferrier] M. N.