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nières, en intercalant entre elles une lettre à Descartes, du 25 avril 1631, imprimée dès 1636 dans la Seconde partie des Lettres de Mr de Balzac, et réimprimée en 1637, 1641, etc. On avait aussi, pour la première, une réponse, datée du 30 mars 1628 et imprimée en 1657, 1664, etc., dans des éditions particulières du Socrate chrestien par le Sr de Balzac et autres œuvres du mesme Autheur. Enfin on a retrouvé encore une lettre de Descartes à Balzac, ou plutôt la copie d’une lettre, du 14 juin 1637, parmi les papiers de Conrart, à la Bibliothèque de l’Arsenal. Mais en 1691, Baillet, à propos des lettres de Descartes à Balzac, mettra cette note en marge, t.  I.  p. 401 : « elles sont perdues la plupart. »

Cependant Clerselier avait écrit de Paris, le 12 décembre 1654, tout exprès « à M. More, gentilhomme anglois » (Henricus Morus), et celui-ci lui avait répondu de Cambridge, le 14 mai 1655. Ces deux lettres, LXIV et LXV, nous ont valu sans doute la date de celles qui suivent, LXVI et LXVII, 11 décembre 1648 et 5 février 1649, LXVIII et LXIX, 5 mars et 15 avril, (LXX n’est point datée), LXXI 21 octobre ; enfin LXXII n’est qu’une ébauche de lettre sans date non plus. Mais Morus avait changé quelque chose à ses lettres, avant de les envoyer à Clerselier ; ce n’est donc plus exactement ce qu’avait reçu Descartes. Voilà ce qu’on pouvait craindre, en s’adressant après coup aux correspondants du philosophe : donneraient-ils toujours le texte fidèle de ce qu’ils avaient écrit ? D’autre part la possession des minutes de Descartes assurait un avantage à Clerselier : il y trouvait, par exemple, la lettre LXXII, c’est-à-dire une dernière réplique qui n’avait pas été envoyée.

Mais puisque Clerselier écrivait en Angleterre, que ne s’informait-il de ce seigneur à qui Descartes avait adressé au moins trois lettres, LII, LIII et LIV ? C’était le marquis de Newcastle, frère d’un autre correspondant de Descartes, Charles Cavendish ; et si ce dernier était mort en 1652, son aîné vécut jusqu’en 1676.