Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/296

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d’en auoir trouué vne qui me ſatisfait entierement, & qui me fait ſçauoir plus certainement que Dieu eſt, que ie ne ſçay la verité d’aucune propoſition de Geometrie ; mais ie ne ſçay pas ſi ie ſerois capable de la faire entendre à tout le monde, en la meſme façon que 5 ie l’entens ; & ie croy qu’il vaut mieux ne toucher point du tout à cette matiere, que de la traitter imparfaitement. Le con|ſentement vniuerſel de tous les peuples eſt aſſez ſuffiſant pour maintenir la Diuinité contre les injures des Athées, & vn particulier ne 10 doit iamais entrer en diſpute contr’eux, s’il n’eſt tres-aſſuré de les conuaincre.

I’éprouueray en la Dioptrique ſi ie ſuis capable d’expliquer mes conceptions, & de perſuader aux autres vne verité, après que ie me la ſuis perſuadée 15 : ce que ie ne penſe nullement. Mais fi ie trouuois par experience que cela fuſt, ie ne dis pas que quelque iour ie n’acheuaſſe vn petit Traitté de Metaphyſique, lequel i’ay commencé eſtant en Frize, & dont les principaux points ſont de prouuer l’exiſience de Dieu, 20 & celle de nos ames, lors qu’elles ſont ſeparées du cors, d’où ſuit leur immortalité. Car ie ſuis en colere quand ie voy qu’il y a des gens au monde ſi audacieux & ſi impudens que de combattre contre Dieu.

Page 180, l. 16. — Philosophia Magnetica, in qua Magnetis natura penitus explicatur, et omnium, quæ hoc lapide cernantur, causæ propriæ afferuntur (Ferrariæ, apud Franc. Succium, 1629, in f°). Cet ouvrage du P. jésuite Nicol. Cabei commençait précisément à être connu en France. (Lettres de Peiresc à Dupuy, 18 fév. 1631, t. II, p. 270).